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L'évaluation des connectivités écologiques au service des projets d'aménagement


Pourquoi s'intéresser aux connectivités écologiques ?

Intégrer les continuités écologiques dans les projets d’aménagement est devenu une nécessité pour stopper l’érosion de la biodiversité. Le maintien de la connectivité entre les habitats, en particulier en milieu urbain, contribue aux connexions fonctionnelles, à la résistance des écosystèmes et au bon fonctionnement des cycles biologiques des espèces (nourrissage, reproduction, recherche de territoire, etc.).











La conception des projets d’aménagement a tenu compte, de manière croissante ces dernières années, du fonctionnement des écosystèmes en cherchant à comprendre en quoi les composantes du paysage supportent les besoins de déplacement des espèces. Ces démarches s’expliquent par une évolution du contexte réglementaire et des obligations qui en découlent (études d’impact, Trame verte et bleue, etc.), mais aussi par une prise de conscience générale à l’origine de processus « proactifs » où l’intelligence collective des porteurs de projets et des acteurs qui les accompagnent pousse à de meilleures pratiques.


Des démarches ambitieuses et innovantes doivent être proposées, le dire d’experts ne suffisant plus aux yeux des services instructeurs et des MOA, qui souhaitent sécuriser les projets sur la base de concepts et démonstrations scientifiques.


L'intérêt de la modélisation des réseaux écologiques

La simulation des réseaux écologiques et l'évaluation de leur fonctionnement à partir d'indices peut appuyer les choix d’aménagement et justifier de l’absence de perte nette (voire des gains) de connectivité (Bergès et al. 2019, Tarabon, 2020). Nos dernières applications opérationnelles, en particulier à l’échelle de grandes infrastructures de transport (Sanef, ASF) ont montré la pertinence des approches prospectives pour comparer différents scénarios entre eux.


Les réseaux écologiques étant aussi une réalité en milieu urbain, la modélisation doit avoir toute sa place dans les réflexions préliminaires à la conception des projets immobiliers. Et ce, que l'on recherche une amélioration des continuités écologiques (requalification urbaine, etc.) ou souhaite maintenir les fonctions écologiques potentiellement impactées (aménagement d’une friche ou d’une zone non urbanisée).


Les outils de modélisation apparaissent désormais comme une solution accessible et à coût raisonnable, que nous souhaitons rendre plus opérationnelle. Nous proposons pour cela une démarche inspirée de la doctrine de la séquence Éviter-Réduire-Compenser (études réglementaires, démarche BiodiverCity, etc.).


Notre méthodologie

Prédire la réponse de la connectivité à différents changements d’occupation du sol pour différentes espèces cibles (oiseaux, mammifères, insectes, etc.) est permis par la théorie des graphes et indices associées (IF, EC, BC,…). Notre démarche se décline à toutes les étapes de la conception, à savoir :

  • À l’état initial, afin de spatialiser les flux biologiques et comprendre le rôle des habitats et des liens qui les relient (centralité, intensité des flux, etc.) au regard de la connectivité globale évaluée par l’indice EC (Equivalent Connectivity). EC repose sur le concept de "quantité d’habitat atteignable"  pour une espèce à l’échelle de la zone d’étude, dont l’interprétation est particulièrement intéressante. Les valeurs servent de référence lors de l’évaluation des pertes et des gains des différents scénarios testés (étape 1).

  • En considérant un projet brut (sans aménagements paysagers), afin d'évaluer les pertes potentielles de connectivités (+/- importantes selon le contexte initial, la capacité d’accueil du site et son rôle dans le paysage ; étape 2). Ces deux premières étapes permettent conjointement d’évaluer les enjeux de maintien ou de reconquête des continuités écologiques dans le projet.

  • En testant plusieurs scénarios de réduction ou de reconquête de la biodiversité selon les cas, afin d’évaluer l’effet de différentes mesures (maintien ou création d’espaces verts, gestion des limites séparatives, etc.) sur l'indice EC (Étape 3). La qualité des aménagements paysagers (pelouses versus haies/bosquets) joue un rôle majeur dans la connectivité ; la sensibilité des modèles à ce genre de variation est intéressante dans le cadre de projets immobiliers (R2.1 vs R2.2 et R3.1 vs R3.2 dans la figure ci-dessus).

  • En recherchant des mesures correctives complémentaires lorsque l’équivalence écologique n’est pas atteinte malgré tous les efforts mis en place in situ (Étape 4). Les modèles itératifs permettent de tester les gains potentiels des compensations possibles sur EC (aux habitats, localisation et superficies variables) pour ne retenir in fine que les mesures les plus vertueuses (où celles dont les coûts/bénéfices sont les plus importants) et dont les gains totaux compensent (à minima) les effets résiduels.


Modélisation des continuités écologiques, démonstration de l'équivalence écologique, application de la séquence ERC, projet d'aménagement urbain, écologie urbaine

Les modèles numériques nécessitent une cartographie de l’occupation du sol la plus précise possible (compilation de données existantes : Urban Atlas, BD Topo de l’IGN, inventaires locaux, etc.) permettant de définir les besoins d’habitats des espèces et leurs exigences lors de leurs déplacements. Lorsque les données d’éclairage (cartographie satellitaire de la pollution lumineuse, inventaires du réseau d’éclairage public) sont accessibles, les modèles peuvent s’appliquer également à la faune nocturne lucifuge (trame noire).


Conclusion

Restaurer ou renforcer les continuités écologiques à l’aide des simulations numériques est une excellente opportunité de tendre vers l’absence de perte nette de connectivité. La prise en compte des connectivités écologiques est ainsi cohérente avec la résolution de construire des écosystèmes urbains fonctionnels et d'enrayer la tendance actuelle de l’érosion de la biodiversité.


En savoir plus

N'hésitez pas à nous contacter, nous saurons apporter des réponses pour tous les cas de figures, pour des projets à la typologie et l'échelle variée.


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